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La vidéo qui prétend montrer un homme politique congolais chassé aux USA est hors contexte

Une vidéo montrant des personnes menaçant l’ex ministre congolais de l’Économie Vital Kamerhe avec une légende affirmant que ce dernier a été chassé par la diaspora congolaise aux États-Unis où il s’est rendu pour défendre sa coalition PCR au sein de l’Union sacrée pour la nation circule sur X depuis le 01 février 2024. Pourtant la vidéo date de mars 2015. 

 

La vidéo est devenue virale et a été partagée par plusieurs comptes X et Facebook (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7).

Dans cette séquence de 41 minutes, nous pouvons apercevoir un homme noir s’approcher de la chaire où se tenait Vital Kamerhe (sécurisé par quelques personnes qui discutent en même temps avec les agresseurs) et s’exprimant en anglais. On peut également constater la présence des blancs dans l’auditoire. La personne qui enregistre la vidéo n’est pas directement perçue mais on peut l’entendre dire en français : « On ne peut pas laisser des criminels comme Vital Kamerhe venir nous mentir ici. Un criminel, génocidaire. Tu n’as pas d’identité. Toi, t’es Congolais ».

Citation : « .@VitalKamerhe chassé par la diaspora congolaise aux états unis où il était parti pour défendre sa coalition PCR au sein de l’Union sacrée. Regardez la vidéo ».

Les faits : Nous avons entré dans la barre de recherche de YouTube le mot clé « Vital Kamerhe chassé aux USA » et nous avons retrouvé la vidéo dans une chaîne YouTube. Elle a été publiée le 10 mars 2015 sur la chaîne CONGOTOPNEWS MONDE. D’après la légende sous la vidéo, Vital Kamerhe a été exclu et humilié à l’Université Johns Hopkins aux USA lors d’une conférence.

En poursuivant nos recherches, nous avons retrouvé la même vidéo sur la chaîne YouTube de l’Union pour la nation congolaise (UNC NEWS). Le titre indiqué l’intervention de Vital Kamerhe à l’université Johns Hopkins aux USA.

Dans cette séquence de 4 minutes et dix-neuf secondes, nous n’avons pas retrouvé la séquence où Vital Kamerhe a subi des menaces. La vidéo a été mise en ligne le 11 mars 2015.

L’environnement prouve que l’événement s’est déroulé au même endroit. Nous avons repéré la même couleur de cravate et du costume de Vital Kamerhe (rouge et gris); un écran éteint derrière lui ; la chaire en bois ; l’emplacement, la forme des fenêtres et ses cadres en bois.

Nous avons fait la recherche avec le même mot clé (« Vital Kamerhe chassé aux USA ») sur le moteur de recherche Google, nous avons retrouvé le site Internet Voice of Congo qui a rapporté le même événement.

Selon un autre article du même site Internet, « Le camp Kamerhe accuse l’opposition infiltrée et “bana ya se ya mayi” d’être derrière le sabotage à l’Université John Hopkins ». Nous n’avons pas pu recueillir une autre version des faits. Nous mettrons à jour l’article lorsque nous aurons une version contraire à celle-là.

 

À propos du X Sir.Félix sego kwizera

Le compte X qui a fait ressurgir cette vidéo se présente comme une société du secteur des médias et de l’actualité. À en croire les informations trouvées sur ce compte X, l’objectif est celui d’être une voix pour les Tutsi congolais.

Ce compte est géré depuis Kasarani au Kenya et créé en novembre 2019, selon les renseignements trouvés sur le profil de ce X.

 

Le contexte

Les regroupements politiques Actions des alliés et UNC, Alliance des acteurs attachés au peuple (AAAP), Alliance bloc 50 (A/B50) et la Coalition des démocrates (CODE) respectivement de Vital Kamerhe, Tony Kanku Shiku, Julien Paluku et Jean Lucien Busa ont annoncé, mardi 23 janvier, la création d’une nouvelle plateforme politique dénommée « Pacte pour un Congo Retrouvé » (PCR), a rapporté Radio Okapi le 24 janvier 2024.

« Cette plateforme politique entend en outre renforcer la majorité parlementaire durant la législature qui démarre», rapporte le même média.

La création de cette plateforme politique au sein de l’Union sacrée pour la nation (USN), plateforme politique du Président en place Félix Tshisekedi ayant la majorité de siège à l’Assemblée nationale, est perçue d’un mauvais œil. Aussi vu comme un chantage au Président Félix Tshisekedi.

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