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Un communiqué fabriqué prétend montrer une étude des sanctions de l’Union européenne contre les proches de Félix Tshisekedi

Un internaute a publié un communiqué sur le réseau social Twitter affirmant qu’une autorité au Conseil de l’Europe a annoncé des sanctions contre les acteurs politiques proche du Président congolais Félix Tshisekedi, après la répression de la marche de l’opposition samedi 20 mai dernier à Kinshasa par la Police nationale congolaise. Ce document est truqué.

En lisant le communiqué, l’on retrouve le nom de Christophe Poirel, présenté comme directeur des droits de l’homme et État de droit au Conseil de l’Europe prétendant annoncer une étude des sanctions contre les responsables politiques du régime Tshisekedi. Ce tweet a touché plus de 77 000 personnes abonnées sur ce compte vu le nombre de retweet de la publication.

Allégations : « La Direction Générale des Droits Humains et de l’Etat de droit de l’Union Européenne déplore l’usage des moyens disproportionnés utilisés par les services de sécurité de la RDC lors de la répression de la marche des opposants à Kinshasa, le samedi 20 mai 2023… De ce fait, la Direction générale des Droits Humains et Etat de droit de l’Union Européenne va dans les semaines qui suivent communiquer la liste des sanctions prévues à l’encontre du Président Congolais, Félix Tshisekedi, des certains responsables politiques de son régime et de la police…».

Des incohérences dans le document

Les faits : pour savoir si le document publié par cet internaute se retrouve sur Internet, j’ai copié le premier paragraphe du texte ensuite je l’ai mis entre les guillemets sur la barre de recherche de Google. Je n’ai pas retrouvé le prétendu communiqué sur Internet.

J’ai plutôt trouvé un lien du site Internet de la délégation de l’Union européenne (UE) en République démocratique du Congo où elle condamne la répression violente de la manifestation de l’opposition le 20 mai dernier à Kinshasa.

L’UE n’a évoqué aucune sanction contre les responsables politiques du régime de Félix Tshisekedi.

«Elle espère que l’enquête indépendante de la justice, demandée par le Ministre des droits humains de la RDC, permettra de faire la lumière sur les circonstances et d’établir les responsabilités sur les violations constatées», peut-on lire sur le site Internet de l’UE.

Je me suis ensuite dirigé sur le compte Twitter, la page Facebook, le site Internet du Conseil de l’Europe et je n’ai pas retrouvé le document. Aucune publication liée à la République démocratique du Congo sur ces différentes plateformes n’a été faite selon la date mentionnée dans le prétendu communiqué.

En tapant «Christophe Poirel» sur la barre de recherche de Facebook, j’ai trouvé une publication de l’Agence congolaise de presse qui alerte sur la fausseté de ce communiqué.

Elle a soulevé deux éléments : le directeur général du Conseil de l’Europe c’est plutôt Christos Giakoumopoulos et non Christophe Poirel. Ce qu’on peut confirmer ici.

Elle a aussi ajouté que la République démocratique du Congo n’est signataire de la charte dudit Conseil moins encore membre observateur.

J’ai également trouvé un article du média en ligne politico.cd qui dément l’information.

Contexte : ce faux communiqué attribué au Conseil de l’Europe a vu le jour juste après la manifestation organisée samedi 20 mai dernier à Kinshasa par l’opposition. L’unique objectif est celui de faire croire au public que le régime de Tshisekedi est aussi frappé par des sanctions de la même manière que celui de l’ancien Président Joseph Kabila.

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