La MONUSCO opère sans agendas en RDC ? C’est faux mais, quelle est sa mission ?

Un compte Twitter suivi par des centaines de milliers d’internautes a affirmé le 31 aout dernier que la mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) est présente dans le territoire congolais depuis 1998 sans agendas. Sa publication intervient alors que près de 50 civils ont été tués par l’armée congolaise au lendemain d’une manifestation contre cette organisation. Mais, en réalité. Quels sont les objectifs de la Monusco ? Comment sommes-nous passés de MONUC à Monusco et pourquoi ? Nous vous expliquons dans cet article, ce qu’il faut savoir sur les responsabilités de cette institution onusienne en RDC. 

 

 

 Cette publication devenue virale sur la toile  dans laquelle cet utilisateur accuse la mission onusienne d’avoir un agenda qui ne sert pas la RDC  a été visionnée  par plus de 32 000 personnes, retweetée par 330 autres personnes, 584 mentions j’aime et 75  commentaires. Et pourtant, deux éléments sont important dans ce discours :  affirmer que la MONUSCO opère en RDC sans agenda ne favorise pas un climat de paix. Par ailleurs, la publication contribue au débat public pour condamner la violence de l’armée sur les civils après une manifestation qui a fait près de 50 morts.  voilà pourquoi il est nécessaire d’éclairer l’opinion sur les missions de la MONUSCO. 

 

 

Citation

 

« La MONUSCO est présente en RDC depuis 1998 sans agendas qui servent le pays. Aujourd’hui les civils sont sortis pour manifester pacifiquement et on les tue comme des gibiers. Quand est-ce que nous serons considérés comme des humains par nos dirigeants et leurs complices? »

 

 

 

 

Les faits 

 

De la  MONUC à la MONUSCO. En effet, la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a été créé en juillet  1999 sur demande de l’ancien président Laurent Désiré Kabila, après la signature de l’Accord de Lusaka entre la République démocratique du Congo (RDC) et cinq États de la région (Angola, Namibie, Rwanda, Ouganda et Zimbabwe), peut-on d’ailleurs lire sur leur site dans la rubrique à propos. 

 

Après le génocide rwandais de 1994, certains des auteurs des violences se sont réfugiés dans la région voisine du Kivu, dans l’est de la RDC. En 1998, certains d’entre eux ont lancé une rébellion contre le président de la RDC de l’époque, Laurent Kabila.

L’Angola, le Tchad, la Namibie et le Zimbabwe ont promis à Kabila un soutien militaire, mais les rebelles ont maintenu leur emprise sur les régions orientales.

Le Rwanda et l’Ouganda auraient soutenu le mouvement rebelle, le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). Pour éviter un dangereux conflit régional, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé à un cessez-le-feu et au retrait des forces étrangères. Il a également exhorté les États à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures de la RDC.

 

Le cessez-le-feu qui en a résulté a conduit à la création de la MONUSCO.

Jadis, cette organisation s’appelait la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). C’est à partir du 1er juillet 2010, qu’elle  a été rebaptisée Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Elle  était la résultante de la résolution 1279 du 30 Novembre 1999 du Conseil des sécurité des Nations Unies, prévue pour mettre en place une mission d’observation de la trêve et le désengagement des forces et de maintenir la liaison avec toutes les parties à cet accord de cessez-le-feu.  

Plus tard dans une série de résolutions, le Conseil a élargi le mandat de la MONUC à la surveillance de la mise en œuvre de l’Accord de cessez-le-feu et à des multiples tâches additionnelles.

La MONUC avait comme mission de contribuer à la restauration de la paix et de la sécurité nationale pour donner suite aux conflits armés qui ont parsemé l’histoire politique de la République démocratique du Congo depuis le 2 août 1998.

 

Ses missions initiales : 

 

1. « Etablir des contacts avec les signataires de l’accord de cessez-le-feu au niveau des quartiers généraux et dans les capitales des Etats signataires de l’Accord de Lusaka ;

2. Etablir une liaison avec la commission militaire mixte et lui fournir une assistance technique dans l’exercice de ses fonctions découlant de l’Accord de cessez-le-feu, y compris les enquêtes sur les violations du cessez-le-feu ;

3. Fournir des informations sur les conditions de sécurité dans tous ses secteurs d’opérations, notamment sur les conditions locales affectant les décisions futures concernant l’introduction du personnel des Nations-Unies ;

4. Elaborer des plans en vue de l’observation du cessez-le-feu et du dégagement des forces ;

5. Maintenir la liaison avec toutes les parties à l’Accord de cessez-le-feu afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire aux personnes déplacées, aux enfants et autres personnes touchées et d’aider à la défense des droits de l’homme, y compris les droits de l’enfant.

Dans nouvelle mission à dater de 2010, la MONUSCO a été autorisée d’utiliser tous les moyens nécessaires pour s’acquitter de son mandat, notamment en vue d’assurer la protection des civils, du personnel humanitaire et du personnel chargé de défendre les droits de l’homme se trouvant sous la menace imminente de violences physiques et pour appuyer le Gouvernement de la RDC dans ses efforts de stabilisation et de consolidation de la paix.

 

Quid de l’avenir de la MONUSCO en RDC ?

 

Depuis quelques années, les autorités congolaises réclament le retrait effectif des troupes de la mission onusienne. En cela s’est ajoutée une partie de la population et certains membres de la société civile. 

L’ONU a d’ailleurs proposé une réduction d’effectifs pour 2015 avec le retrait de 2 000 hommes, soit environ 10% des troupes.

En juin dernier, la  cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, le retrait  de sa mission de maintien de la paix en RDC après les élections. 

Dans son discours, elle expliquait que le retrait de la mission de maintien de la paix intervient après la “réalisation des conditions minimales du plan de transition”.

 

Contexte :

 

Au moins quarante-huit civils et un policier ont été tués mercredi 30 août à Goma, en République démocratique du Congo dans une opération militaire destinée à empêcher une manifestation contre l’ONU, selon des sources locales et d’après un rapport de l’armée. Dans un document interne des Forces armées congolaises (FARDC) et authentifié par des sources militaires et du renseignement, le bilan de l’opération de mercredi s’élève à « 43  morts» et «56 blessés» côté manifestants, ainsi qu’un policier tué. 43 décès déplorés ;

De son côté, la MONUSCO a  encouragé les autorités congolaises à diligenter une enquête prompte et indépendante et les invite à traiter les personnes détenues dans le respect de leurs droits en vertu de la Constitution et des engagements internationaux du pays. Deux officiers de l’armée congolaise ont été interpellés dimanche 3 septembre après la mort des civils à Goma, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur

 

 

Ecrit par : Asaph Mawonda

Relecture : Moise Esapa

Editing: Ange Kasongo 

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