Rien ne prouve que le vaccin contre Mpox est destiné à “diminuer” la population congolaise

En deux lignes : les vaccins sont conçus pour protéger les populations. Une fois approuvé par l'OMS pour une utilisation d'urgence, le vaccin fait l'objet d'un suivi permanent.

Depuis l’annonce par le ministère congolais de la Santé de l’acquisition de vaccins contre le Mpox, les rumeurs et les fausses informations prolifèrent sur les réseaux sociaux en République démocratique du Congo (RDC). Parmi ces affirmations, un internaute a écrit sur le réseau social X : « Une aubaine pour ceux qui veulent diminuer la population de la RDC. Ces « vaccins » doivent être contrôlés de manière minutieuse ». Aucune preuve ne confirme son affirmation. D’abord, il n’y a pas de vaccin destiné uniquement à la RDC selon l’OMS et de plus, le vaccin est censé, selon le ministre de la Santé de la RDC « stimuler une réponse immunitaire dans l’organisme, ce qui augmente les chances de protection contre la maladie ciblée.

Pour faire face à la variole, le gouvernement congolais a alloué une somme de 10 millions de dollars pour l’acquisition des vaccins . Par ailleurs, les États-Unis ont promis un don de 50.000 doses pour la République démocratique du Congo, tandis que le Japon enverra également 3,5 millions de doses, destinées exclusivement aux enfants.

Citation :   « Une aubaine pour ceux qui veulent diminuer la population de la RDC. Ces « vaccins » doivent être contrôlés de manière minutieuse »

Les faits :

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) , lorsqu’une personne est vaccinée, elle bénéficie d’une meilleure protection contre la maladie ciblée. Le vaccin déclenche une réponse immunitaire dans l’organisme. En effet, lorsque de nombreuses personnes au sein d’une communauté sont vaccinées, la circulation de l’agent pathogène est considérablement réduite , car la plupart des individus rencontrés sont immunisés. Cela signifie que le vaccin est un outil de protection et non un moyen d’extermination des populations. 

La RDC attend l’arrivée imminente des vaccins contre le Mpox . Cette information a été confirmée lors d’ une rencontre entre le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi et Jean Kaseya, Directeur d’Afrique CDC. « Le premier lot de vaccins est destiné aux personnes atteintes, à leurs contacts ainsi qu’aux personnes à risque », a déclaré Jean Kaseya.

Lors d’un point de presse auquel BALOBAKI CHECK était assisté, le ministre congolais de la Santé a indiqué que le pays avait besoin de 3 millions de doses de vaccin, ce qui représente un budget de 600 millions de dollars. En réponse à cette situation, le président Félix Tshisekedi a autorisé un premier déboursement de 10 millions de dollars pour lutter contre l’épidémie de variole dans le pays, comme l’ a annoncé la présidence dans un communiqué jeudi. Africa CDC s’est engagé à livrer 10 millions de doses de vaccin Mpox d’ici 2025, soulignant ainsi son engagement à renforcer la sécurité sanitaire sur tout le continent.

 

En conclusion, aucune preuve ne soutient l’ affirmation selon laquelle « ces vaccins seraient une aubaine pour ceux qui souhaitent diminuer la population de la RDC » et qu’ils « doivent être contrôlés de manière minutieuse ». Au contraire , les vaccins sont conçus pour protéger les populations. Une fois approuvé par l’OMS pour une utilisation d’urgence, le vaccin fait l’objet d’un suivi permanent.

 

Contexte 

Alors que l’épidémie de mpox est « active » dans 13 pays du continent africain, la République démocratique du Congo représente à elle seule plus de 90 % des 3.500 cas confirmés de variole simienne dans la région, a souligné l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) jeudi. L’OMS n’est pas non plus que le niveau de prévalence varie d’un pays à l’autre sur le continent.

Le Mpox continue de se propager à travers la République démocratique du Congo. Selon le conseil des ministres du 16 août 2024, les provinces les plus touchées sont l’ Equateur, le Sud-Kivu, le Nord-Kivu, le Sud-Ubangi, la Tshuapa, le Sankuru, la Mongala et la Tshopo. Le dernier bilan, selon Africa CDC et rapporté par le média français Le Monde, dans cet article , faisait état, vendredi 23 août 2024, de 17 342 cas suspects, 3 167 cas confirmés de mpox en laboratoire par l’Institut national de santé publique , et 582 décès

 

Cet article de vérification de faits a été rédigé par l’équipe de BALOBAKI CHECK 

 Écrit par : Moïse Esapa, Relecture :  Samuel Ndolo Édité par : Ange Kasongo

 

Non, “MPOX n’est pas le nouveau COVID-19”, précise l’OMS 

About Moise Esapa 57 Articles
Moïse Esapa est rédacteur à BALOBAKI CHECK depuis 2022, en charge de la collecte des rumeurs/ affirmations sur les réseaux sociaux et suivi du réseau des correspondants. Il s'intéresse aux questions numérique et socio politique.

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