Le sujet des élections alimente les discussions sur les réseaux sociaux et dans la communauté à quelques mois de l’organisation des scrutins de décembre 2023 en République démocratique du Congo. Des messages de menace et d’attaque contre les candidats qui ne sont pas natifs de leurs circonstances circulent déjà dans la communauté à l’exemple de ces messages collectés et traités par l’équipe du bulletin sango ya bomoko .
Rumeur 1: “ Si un candidat bat campagne à Tshangu et que vous ne le connaissez pas il faut le chasser ”
Rumeur 2: “ On n’a jamais eu un gouverneur de Kinshasa natif de tshangu c’est pourquoi tshangu ne bénéficie pas de l’attention nécessaire des tous les gouverneur passés ”
Ces affirmations ne favorisent pas la cohésion nationale dans une ville aux 15 millions d’âmes qui combat en continu la violence urbaine. Depuis quelques mois, des mesures ont été prises par le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, pour réduire le banditisme urbain dit « Kuluna ». Il a décidé d’appliquer la stratégie de la pédagogie afin de conscientiser des jeunes afin de revenir à la raison.
En réalité, aucune mission attribuée au gouverneur de la ville n’est censée bénéficier à une commune en particulier au détriment d’autres municipalités. Le gouverneur est appelé à travailler pour le bien-être de toute la province.
Selon le décret-loi 081 portant organisation territoriale et administrative de la République démocratique du Congo, dans sa section II portant sur les attributions du maire (gouverneur) de la ville, dans son article 59, « le maire est à la fois représentant du gouvernement et autorité locale. À ce titre, il assume la responsabilité du bon fonctionnement des services publics de l’État dans la ville et de la bonne marche de l’administration de sa juridiction ».
Dans les prérogatives spécifiques mentionnées dans l’article 60 dudit décret, le maire veille au maintien de l’ordre public, dans toute la ville, il assure l’accomplissement des tâches d’intérêt général. Il est également chargé d’instruire les affaires à soumettre au conseil consultatif urbain ; de diriger les services de la ville ; d’administrer les établissements de la ville ; d’installer les signaux routiers ; de diriger les travaux à exécuter aux frais de la ville ; d’administrer le patrimoine de la ville et de conserver ses droits ; d’exécuter le plan d’urbanisation de la ville.
En ce qui concerne l’appel par certaines personnes à chasser tout candidat non connu qui viendrait battre campagne à Tshangu, il est à noter que la Constitution donne droit à tout Congolais de participer à la vie politique de son pays. C’est pourquoi le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication CSAC est appelé à veiller au respect du pluralisme et à l’accès équitable des partis politiques et toute personne aux moyens officiels d’information et de communication (art 8 et 16 de la loi organique N° 11/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication). De ce fait, toute personne qui empêche la participation d’autrui à la vie politique de son pays est passible de poursuites judiciaires.
Aussi, le Code pénal congolais stipule dans son article 160 que « La menace verbale faite avec ordre ou sous condition ou la menace par geste ou emblèmes d’un attentat contre les personnes ou les propriétés punissable d’au moins cinq années de servitude pénale sera punie d’une servitude pénale de huit jours à un an et d’une amende de vingt-cinq à deux cents zaïres ou d’une de ces peines seulement ».
Produit par Kinshasa News Lab, Next Corps (Actualté.cd, Lokuta Mabe), Balobaki Check, Congo Check, 7sur7.cd et ZoomEco. Il s’agit d’un bulletin hebdomadaire qui répond aux rumeurs qui circulent au sein de la communauté et qui peuvent être porteurs des discours de haine, des discours tribalistes et des fausses informations en marge de la période électorale.
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