Moins d’une semaine après l’annonce de l’arrivée des vaccins contre la variole du singe par le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), les affirmations douteuses ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux et dans la communauté congolaise remettant en cause l’utilité des vaccins. Nous avons notamment collecté l’affirmation selon laquelle : « le Mpox est un effet secondaire du vaccin Covid ». Et pourtant, selon l’OMS il n y a pas de corrélation entre la COVID 19 et MPOX. De plus, le gouvernement congolais a assuré «qu’avant l’utilisation d’un vaccin, il y a plusieurs études qui sont réalisées en amont et le vaccin n’a pas de risque pour la santé publique ».
La RDC fait face à une recrudescence de la variole du singe connu aussi sous l’appellation de Mpox. Au 19 août 2024, la RDC a enregistré 16.700 cas et 570 personnes décédées, selon le ministère congolais de la Santé qui a tenu un point de presse lundi, sur la situation sur Mpox.
Citation : “ le Mpox est un effet secondaire du vaccin Covid”, cette affirmation est reprise dans la communauté congolaise depuis moins d’une semaine. D’autres textes assez incompréhensibles mêlant MPOX et COVID-19 ont également été publiés dans différents groupes sur le réseau social Whatsapp.
Sur cette citation ci-dessus par exemple, l’auteur partage plusieurs affirmations notamment « la variole du singe serait l’un des effets secondaires les plus fréquents du vaccin Covid ».
Les faits :
Il est vrai que de nombreuses questions se posent sur le vaccin, ses risques et son utilité. Le gouvernement a annoncé l’arrivée d’un premier lot de vaccin la semaine prochaine en RDC. « Pour les doses de vaccin, nous avons deux pays qui nous ont promis des vaccins, le japon et les États-Unis. Nous venons de finir une discussion avec l’USAID et le gouvernement américain. Nous avons parlé de l’arrivée des doses d’ici la semaine prochaine. J’espère que d’ici la semaine prochaine, nous pourrons voir arriver les vaccins », a déclaré Roger Kamba, l’actuel ministre de la Santé publique. Il a aussi indiqué que 3 millions de doses de vaccin, c’est 600 millions de dollars.
Les Congolais ont-ils peur du vaccin ?
Jeudi 15 août dernier lors d’un briefing presse, Roger Kamba, l’actuel ministre de la Santé publique qui a été le conseiller spécial du président congolais chargé du déploiement de la couverture santé universelle en République démocratique du Congo, ainsi que le coordonnateur du groupe de travail présidentiel de la riposte contre la Covid-19 est revenu sur la question de vaccination pendant les épidémies pour répondre à la question liée aux risques sur les personnes âgées au cours d’un point de presse.
Selon lui, « Le vaccin est important. Pour qu’un vaccin soit utilisé, il y a plusieurs études qui sont réalisées en amont et le vaccin n’a pas de risque pour la santé publique. La plupart des vaccins qui sont utilisés sont inoffensifs. Et la plupart des maladies virales sont terminées par les vaccins. Ce qui s’est passé avec la Covid est que ces vaccins ont été beaucoup pris à l’extérieur qu’en Afrique. Retenez qu’on finit les maladies virales par les vaccins »
Quel est le lien entre le COVID 19 et MPOX ?
« Le monde en sait « déjà beaucoup » sur la Mpox, et l’on ne peut donc pas la considérer comme « la nouvelle COVID », a affirmé mardi le directeur Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Hans Kluge. Selon lui, L’OMS avait déjà pris une telle décision en 2022 lorsqu’une épidémie de mpox, portée alors par le clade 2b, s’était étendue à travers le monde. L’alerte avait été levée en mai 2023.
« As we tackle #mpox as a public health emergency of international concern for the second time in 2 years, I want to convey 3 basic messages today on behalf of @WHO_Europe. Message 1: mpox is not the “new #COVID”. Regardless of whether it’s mpox clade I, behind the ongoing », a-t-il ajouté sur Twitter pour accompagner sa vidéo de communication.
Qui se traduit par :
Alors que nous abordons #mpox en tant qu’urgence de santé publique de portée internationale pour la deuxième fois en deux ans, je souhaite transmettre aujourd’hui trois messages fondamentaux au nom de @WHO_Europe.
Mpox is not the new Covid, says Hans Kluge who is the World Health Organization (WHO) Regional Director for Europe. Kluge said at a virtual UN press briefing that a coordinated response is most needed in Africa where the WHO recently declared a public health emergency. pic.twitter.com/siPi42rUG9
— Channel 4 News (@Channel4News) August 20, 2024
« L’obstacle pour le vaccin en RDC, c’est d’abord la disponibilité des vaccins et l’acceptation du vaccin par la communauté », Jean-Jaques Muyembe
Le docteur Jean -Jacques Muyembe est l’un des scientifiques congolais ayant l’un des co-découvreurs du virus Ebola en 1976. Nous nous sommes entretenus avec lui à ce sujet « L’obstacle pour le vaccin en RDC, c’est d’abord la disponibilité des vaccins et l’acceptation du vaccin par la communauté, nous avons vu avec le COVID 19, le vaccin était disponible mais la population n’en voulait pas. Et puis, nous devons déterminer le groupe que l’on va vacciner », a analysé
Qu’est-ce que le Mpox ?
Selon l’organisation mondiale de la santé, la variole du singe est une maladie endémique dans les zones de forêts denses d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Est, en particulier dans les régions du nord et du centre de la République démocratique du Congo . Elle est causée par le virus de la variole simienne ( en anglais Mpox). La maladie avait atteint 22 provinces sur 26 en novembre 2023 en RDC.
➡️What is #Mpox? How is it transmitted? How to protect yourself?
Our expert answers your questions.
➡️ Qu’est-ce qu’est la #Mpox ? comment se transmet-elle? comment se protéger?
Notre expert répond à vos questions.#AfricaCDC_Cares #MpoxAwareness pic.twitter.com/YW4wbTKCQK— Africa CDC (@AfricaCDC) August 17, 2024
Les modes de transmission
En RDC, selon le ministère de la santé, il y a actuellement trois modes de transmission de la variole du singe selon Roger Kamba, ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance sociale avec un taux de létalité de 3,4 % en 2024, les enfants de moins de 15 ans sont les plus exposés à la maladie.
Les modes de transmission sont : homme à homme par contact, du singe à l’homme et par la voie sexuelle. Parmi les symptômes, il y a : maux de tête, fièvre, fatigue, douleurs musculaires et apparaissent les boutons dans les corps.
Combien de personnes touchées actuellement en RDC ?
” Le nombre de cas suspects notifiés s’élève à 16 706, avec un taux de létalité de 3,4 %. Bien que le taux de létalité ait baissé depuis la semaine épidémiologique 25, il demeure une préoccupation majeure. Au cours de la semaine épidémiologique 32, nous avons enregistré 134 nouveaux cas confirmés, dont 11 à Kinshasa, plus précisément dans la commune de Limete. Cette situation nous oblige à intensifier nos efforts de réponse”, a répondu mercredi l’équipe de Communication au ministère de la Santé à BALOBAKI CHECK.
Focus sur les cinq provinces les plus touchées
Le compte rendu du conseil des ministres de vendredi dernier consulté par BALOBAKI CHECK renseigne qu’une tendance haussière de nombre des cas a été constatée dans les zones de santé des provinces atteintes (23/26 provinces). La présence de deux types de transmissions est signalée : habituelle (animal homme) à l’Ouest et sexuelle à l’Est (Kamituga, Bukavu, Goma), et une forte morbi-mortalité à l’Ouest entre 3-10 %, particulièrement chez les enfants.
Conclusion : L’affirmation selon laquelle “ le Mpox est un effet secondaire du vaccin Covid” est donc fausse selon l’OMS qui estime qu’il n y a pas de corrélation entre la COVID 19 et MPOX. De plus, le gouvernement congolais a assuré «qu’avant l’utilisation d’un vaccin, il y a plusieurs études qui sont réalisées en amont et le vaccin n’a pas de risque pour la santé publique »
Contexte
La République démocratique du Congo fait face à une recrudescence de la variole du singe connu aussi sous l’appellation de Mpox, jusqu’au 19 août 2024, la RDC a enregistré 16.700 cas et 570 personnes décédées. Ces chiffres ont été donnés par le ministère de la santé lors d’un point de situation sur Mpox tenu à la même date par le ministre congolais de la santé.
Au cours du même point de situation du 19 août, le ministre congolais de la santé avait également souligné qu’actuellement , la maladie touche déjà 17 pays africains. Le 14 août 2024, l’OMS a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale.
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