Les humains ne sont pas comparables aux insectes peu importe leur tribu

Des discours de haine se propagent continuellement dans la communauté congolaise attaquant des groupes d’individus d’une même tribu comme dans cette phrase : « Oui ! Les kasaïens sont des insectes ». Pourtant le respect de la dignité humaine est garantie par la constitution de la République démocratique du Congo dans son article 11.

 

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Toutefois, la jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls Congolais, sauf exceptions établies par la loi », peut-on lire dans la loi fondamentale de la RDC.

A en croire Jean-Joseph Ngandu, expert en anthropologie, traiter les ressortissants d’une tribu d’insectes c’est déshumaniser ce groupe d’humains. « Les Kasaïens sont des êtres humains. Ils sont dotés de conscience et de raison. Ils ont des cultures différentes. Dire que les Kasaïens, ces femmes et hommes du centre de la RDC sont des insectes, c’est inhumaniser ces derniers ».

 

En plus, souligne le même expert, ce genre de discours peut déclencher un conflit dont les conséquences pourraient être inimaginables.

 

« Lorsqu’une personne humaine est qualifiée d’insecte, le tout premier réflexe est de montrer à ses antagonistes qu’elle n’est pas insecte. C’est ça le début d’un conflit dont on ne sait imaginer les conséquences des actes violents qu’il peut engendrer », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, l’ordonnance-loi 66/342 du 7 juin 1966 portant Répression du racisme et du tribalisme souligne que les auteurs des actes tribalistes sont punis d’une peine allant d’un mois à deux ans de servitude pénale.

« Quiconque, soit par paroles, gestes, écrits, images ou emblèmes, soit par tout autre moyen, aura manifesté de l’aversion ou de la haine raciale, ethnique, tribale ou régionale, ou aura commis un acte de nature à provoquer cette aversion ou cette haine, sera puni d’une servitude pénale d’un mois à deux ans et d’une amende de cinq cents à cent mille francs, ou d’une de ces peines seulement ».

 

Cet article est rédigé par BALOBAKI CHECK dans le cadre du bulletin Sango ya Bomoko, un bulletin hebdomadaire qui collecte et traite les rumeurs, les discours de haine et la désinformation qui circulent dans la communauté et sur les réseaux sociaux susceptibles de briser la cohésion sociale. 

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