L’engagement politique de la femme en RDC : plus de freins que des feux verts, vaut mieux foncer!

 

Lors des élections législatives nationales de 2018, seulement 11,7 % des candidat·e·s étaient des femmes. Ce pourcentage est non seulement très faible mais aussi inquiétant. En politique, les femmes congolaises ont commencé à se créer une place mais la route semble être très longue. Il y a à peine 12% des 500 députés nationaux à l’Assemblée nationale. 

 

En 2019, l’Assemblée nationale était dirigée par une femme, Jeanine MABUNDA. Même chose pour la Vice-Primature, ministère des Affaires étrangères aussi. Au-delà des sensibilités et approches politiques, ces deux postes clés et importants donnaient tout un sens aux combats sur l’égalité de genre en milieu professionnel.

En 2019, la RDC faisait figure de très mauvais élève à la fois sur le continent africain et dans le monde où elle occupe la 165ème place en termes de représentativité. Certaines estiment à raison que l’absence de lois ou de politiques d’application du principe de représentation équitable au sein des institutions du pays est l’une des raisons majeures qui ne permet pas aux femmes congolaises d’occuper des postes de responsabilité.

Beaucoup de pays ont mis en place des quotas de genre pour garantir la parité aux postes de représentation politique mais dans la pratique, rien n’est gagné. « 40 pays sur 54 ont adopté une politique de quotas mais l’Afrique compte en moyenne seulement 24 % de femmes dans les parlements. Les textes ne sont pas toujours appliqués », déclarait Emile Boyogueno, directeur exécutif de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES-Africa) dans un article publié sur le média français Les Echos en avril dernier.

La parité en RDC est un principe constitutionnel, en théorie une opportunité unique pour une égale représentation des hommes et des femmes dans les instances de prise de décisions dans le pays. L’Article 14 de la Constitution stipule ainsi que “Les pouvoirs publics veillent à l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de la femme (…). Ils prennent, dans tous les domaines, notamment dans les domaines civil, politique, économique, social et culturel, toutes les mesures appropriées pour assurer le total épanouissement et la pleine participation de la femme au développement de la nation.

La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’État garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions”.

La société congolaise reste assez marquée par des pratiques, croyances, répartition des tâches et structure de pouvoir au sein de la famille qui place la femme dans une situation d’infériorité et de soumission par rapport à l’homme. Ceci est renforcé par le Code de la famille qui stipulait originellement que « Le mari est le chef du ménage. Il doit protection à sa femme ; la femme doit obéissance à son mari »,67 modifié en 2016 pour « Le mari est le chef du ménage. Les époux se doivent protection mutuelle »,68 attribue de facto un second rôle à la femme, note une étude publiée en 2020 par The African Women’s Development and Communication Network (FEMNET) intitulée “participation Politique des Femmes en République Démocratique du Congo . 

 

 

Cette analyse a été produite par Kinshasa News Lab, Next Corps (Actualté.cd, Lokuta Mabe), Balobaki Check, Congo Check, 7sur7.cd et ZoomEco. Il s’agit d’un bulletin hebdomadaire qui répond aux rumeurs qui circulent au sein de la communauté et qui peuvent être porteurs des discours de haine, des discours tribalistes et des fausses informations en marge de la période électorale.

 

Be the first to comment

Leave a Reply

Your email address will not be published.


*