Il n’y a aucune preuve qui confirme que le banditisme dans la ville de Lubumbashi soit nourri par les kasaïens

Des discours de haine tribale qui peuvent entraver la cohésion nationale circulent sur les réseaux sociaux et dans la communauté en République démocratique du Congo à quelques mois des élections prévues en décembre. C’est le cas de ce message collecté et traité par l’équipe du bulletin sango ya bomoko qui dit que : “ Tous les bandits qui font l’insécurité dans la ville de Lubumbashi sont des Kasaïens d’où nous les lushois nous devons faire de notre mieux pour chasser les Kasaïens ici chez nous ”

 

Il n’y a aucune preuve qui confirme que le banditisme dans la ville de Lubumbashi soit nourri par les kasaïens, selon  les sources officielles de la province du Haut-Katanga. D’ailleurs, en procédure pénale congolaise, ni les officiers de la police judiciaires (OPJ), ni le parquet et moins encore le tribunal n’ont le droit de demander la tribu du suspect poursuivi pour des faits infractionnels. Les seules exigences qui sont faites par la loi, c’est l’identification des personnes afin d’éviter des erreurs sur la personne suspecte. L’identification des suspects ne se limite qu’à leurs identités (nom, postnom, noms des parents, lieu et date de naissance, profession, adresse ou résidence).

De ce fait, aucun moyen ne peut prouver que tel ou tel autre fait infractionnel ait été commis par tel membre de telle tribu. En plus de cela, la constitution donne à tout congolais le droit de s’établir n’importe où sur l’étendue du territoire national. En sus, Lubumbashi étant une ville cosmopolite de la RDC, aucune tribu ne peut s’approprier de son appartenance.

« Nul n’a le droit de contraindre son concitoyen à l’exil ou à quitter l’établissement de son domicile ». Le qualificatif “Lushois” étant accordé à tout habitant de Lubumbashi, aucune tribu ne peut s’accorder l’exclusivité de cette appellation.

Cependant, il est à noter que certaines personnes (politiciens, hommes d’affaires etc…) profitent des petites divergences pour alimenter les conflits et maintenir des clivages entre les communautés pour leurs intérêts égoïstes. C’est pourquoi nombre des organisations de la société civile ne cessent d’inviter les communautés à cultiver la paix et la cohésion sociale

L’analyse du bulletin Sango ya Bomoko 10 intitulée “Cohésion Nationale : Le Multilinguisme en RDC et le discours de haine” expliquait que les conflits en RDC et leurs conséquences restent une des sources de préoccupation majeure puisque les défis sont énormes, voire multidimensionnels qui devraient faire partie des stratégies et plans de développement que les autorités doivent mettre en place tant au niveau national, provincial que local afin de favoriser la cohésion nationale.

 Nous avions parlé à titre illustratif des conflits ethniques dans l’ouest du pays, en proie aux violences entre communautés Teke et Yaka, alerté au départ par le cardinal Fridolin Ambongo après une mission dans le territoire de Kwamouth, province du Mai-Ndombe.

Ce genre de conflit est parfois alimenté par les acteurs politiques des différentes appartenances politiques pour des fins électoralistes ou sur fond d’intérêts économiques.

Il revient au gouvernement congolais de mettre en place des mécanismes pour favoriser et encourager le vivre ensemble notamment avec des ateliers d’éducation à la citoyenneté et au vivre ensemble. Les organisations de la société civile et les partis politiques devraient également participer à ces initiatives.

 

 

Produit par Kinshasa News Lab, Next Corps (Actualté.cd, Lokuta Mabe), Balobaki Check, Congo Check, 7sur7.cd et ZoomEco. Il s’agit d’un bulletin hebdomadaire qui répond aux rumeurs qui circulent au sein de la communauté et qui peuvent être porteurs des discours de haine, des discours tribalistes et des fausses informations en marge de la période électorale.

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